
Une super souris aérodynamique s’envole à bord d’une minifusée dans le ciel de Millau...
Mais pourquoi "Dare Dare Motus" ?
Suite au Noël des Clubs Espace, lors duquel nous avons décidé de nous lancer dans la réalisation d’une minifusex, nous nous retrouvâmes, Alain, Nicolas, Grégoire et Frédéric, au Père Tranquille, le mardi 18 décembre de l’an 2001. Autour de faux-filets, frites, sauces poivre ou bleu, et d’un tartare avec œuf à cheval et crème fraiche (car un vrai tartare se doit d’être accompagné de crème fraiche !), nous commençâmes la discussion sur l’expérience que nous allions embarquer dans notre minifusée.
Ayant mis de côté l’élément télémesure, nous souhaitions communément trouver une expérience originale. La première idée fut d’éjecter un objet de la fusée pendant sa phase ascensionnelle ; divers objets à éjecter furent donc proposés, des plus sérieux aux plus saugrenus : des billes de paint-ball qui soient lancées par la force exercée par le vent sur la fusée, des boîtes de Kinder qui s’ouvrent et larguent un parachute au moment où elles sont éjectées, des œufs sous parachute, des souris qui doivent coloniser le plateau du Larzac, ou des vivres à leur envoyer...
Nous sommes restés sur l’idée de larguer une souris (fausse, bien entendu !), qui transporterait une télémesure (comme celle utilisée pour la microfusée). Alain proposa alors l’idée que le système de ralentissement de cette souris soit une grande cape ; notre souris devenait alors "Super Souris". Et comme tout le monde le sait, LA Super Souris n’est autre que Dare Dare Motus ! Notre projet était né. Et puisque Dare Dare Motus est une souris aérodynamique (écoutez la chanson pour vous en assurer), il était donc évident qu’elle devienne la coiffe de la fusée, qui sera expulsée juste avant l’éjection du parachute, celle-ci se faisant par porte latérale.
L’expérience de la résine
Une coiffe en forme de souris se doit d’avoir un museau profilé comme un rongeur ; mais comme elle devait aussi renfermer l’expérience et sa télémesure, il nous fallut trouver une enveloppe creuse qui réponde à ces deux critères. Ce furent donc deux bouchons de lessive en mousse qui constituèrent la structure de l’ogive, que nous décidions alors de rigidifier avec de la fibre de verre, dont c’était le baptême pour Vincent et Frédéric. Bien que nous obtînmes effectivement une coiffe en fibre de verre, le résultat obtenu ne fut pas tout à fait à la hauteur de nos espérances, ce qui obligea Grégoire à passer quelques heure à poncer cet objet non-identifié pour en façonner une forme acceptable.
Les aléas de la télémesure
Dare Dare Motus fut à plus d’un titre un projet qui nécessita bien de nouvelles compétences pour les jeunes souris vertes qui commençaient depuis peu leurs aventures spatiales. Ce fut particulièrement le cas de la chaîne de mesure électronique que nécessitait l’expérience embarquée : la mesure de la vitesse de la fusée au moyen d’une dynamo, transmise par une télémesure analogique. Passées les difficultés de réalisation de la carte électronique et son intégration dans la coiffe, il fallut également étalonner l’expérience. Puisqu’il s’agissait d’une mesure de vitesse, Les Souris Vertes n’eurent d’autre choix que d’utiliser le seul accélérateur dont elles disposaient : une voiture. C’est ainsi qu’ont vit sur l’autoroute A6 une souris blanche et son nez-hélice, au côté d’une voiture qui filait à 130 km/h, afin d’en mesurer la tension correspondante. La voiture en question n’étant cependant pas une Ferrari (car nous n’avions pas trouvé de modèle vert), l’étalonnage ne put s’effectuer jusqu’aux 240 km/h qu’il aurait nécessité (soit 66 m/s) ; il fallut se contenter des données ainsi acquises et d’en prolonger théoriquement la courbe.
La rencontre du roquefort
C’est avec plein de sous-systèmes, qu’il fallait alors combiner pour en produire une fusée, que Les Souris Vertes arrivèrent sur le Festival des Clubs Espace qui se tenait à nouveau à Millau. Mais comme les rongeurs étaient aussi en charge des animations durant la journée, ce sont quelques nuits blanches qui ont dues alors être nécessaires pour finaliser et qualifier Dare Dare Motus. Finalement, ce fut la dernière après-midi du festival que DDM prit son envol, non sans avoir longuement attendu son décollage sous le cagnard aveyronnais. Est-ce cette insolation involontaire ou un défaut de fabrication qui eut raison d’elle ? Toujours est-il que la fusée décrivit un vol balistique pour aller se briser contre le roc fort du Larzac. Fort heureusement, Dare Dare Motus réussit à s’extraire de son véhicule spatial et à transmettre l’ensemble de ses données de vol.
Des résultats prometteurs
Une fois analysées, ces données se sont montrées tout à fait concordantes avec les courbes de vitesses théoriques que nous fournissait le logiciel Trajec. C’est donc fièrement que Les Souris Vertes présentèrent l’ensemble de leur projet expérimental et ses résultats devant le jury des prix Gifas, qui se tenaient pour l’occasion à la Cité des Sciences. C’est ainsi qu’un prix d’encouragement nous fut remis, ce qui conforta notre volonté de poursuivre l’aventure avec de nouveaux souriceaux et au travers de projets toujours plus ambitieux et atypiques !














